Le Modérateur Posté(e) May 18, 2021 Signaler Share Posté(e) May 18, 2021 INVESTISSEMENT La raison officielle de ce fiasco est la pandémie de coronavirus, mais certains estiment qu’il s’agit plutôt d’une vaste escroquerie En Thaïlande, 2.500 investisseurs se retrouvent désemparés après le placement en plan de redressement d’une société norvégienne via laquelle ils ont investi dans un programme immobilier alléchant. New Nordic Development (NND) s’est placée sous la protection du tribunal de commerce depuis janvier 2021, officiellement à cause de difficultés financières liées à la pandémie de coronavirus, rapporte Le Parisien. Au départ, la société proposait aux investisseurs, parmi lesquels figurent une majorité de Français, d’acquérir des appartements luxueux avec vue sur mer. Des biens immobiliers qui seraient ensuite loués à des touristes chinois ou indiens, avec un rendement annuel de 10 %. « Nous faisons face à des escrocs » Les personnes intéressées ont dû payer cash ces appartements au moment de la phase de construction. La promesse d’un rachat à 130 % de la valeur initiale après une période de sept ans leur était également faite. Problème : la pandémie de coronavirus a fait lourdement chuter le tourisme mondial, y compris en Thaïlande. « Officiellement, le Covid-19 est responsable de nos maux. Mais la vérité est que nous faisons face à des escrocs », a lâché au quotidien francilien l’un des investisseurs qui a tout perdu. Ce sexagénaire avait décidé de vendre sa maison en France pour s’installer en Thaïlande, il avait aussi investi 170.000 euros dans deux appartements du programme NND. « Mon crédit à la consommation continue de courir. Je n’ai plus de quoi subvenir à mes besoins. Je vais devoir rentrer en France chez ma vieille mère », déplore-t-il. Face à cette situation, certains investisseurs envisagent de mener une action en justice contre NND, mais ils ne savent pas s’ils doivent attaquer la société en France, en Thaïlande ou encore à Hong-Kong. https://www.20minutes.fr/monde/3043487-20210517-thailande-promoteur-immobilier-ruine-francais-apres-faillite Immobilier New Nordic : Une Réunionnaise sans nouvelles des 100.000 euros investis en Thaïlande Une destination de rêve, un placement immobilier avec un taux de rentabilité locative très prometteur, le projet avait tout pour plaire. Aimée, qui habite l’ouest de La Réunion, a franchi le pas en 2018 en souscrivant au programme immobilier du groupe New Nordic en Thaïlande. Elle y a mis toutes ses économies, près de 100.000 euros. Une somme peut-être perdue puisque le groupe New Nordic Development Co. Ltd a fait une demande de "restructuration" selon le code des faillites thaïlandais fin janvier dernier. Par Ludovic Grondin - Trois ans après avoir mis 96.000 euros dans ce programme immobilier en Thaïlande, Aimée compte sur le regroupement du maximum d'investisseurs au travers d'une toute nouvelle association « Je cherchais à investir, j’ai vu des publicités d’agences immobilières à La Réunion. J’étais donc allée voir l'une de ces agences pour en savoir plus sur ce programme immobilier, ça a commencé comme ça », se souvient Aimée. Mais le rêve d’il y a trois ans se dilue chaque jour en un mirage qui a ébloui des milliers d’investisseurs dans le monde. Il y a un peu plus de trois ans, Aimée assiste à La Réunion à des conférences de présentation assurées par une société intermédiaire, Thai Property Group, une agence immobilière chargée de démarcher le maximum d'investisseurs prêts à financer des projets immobiliers en Thaïlande. La démarche est dupliquée dans beaucoup de pays par d'autres sociétés avec un rôle similaire. Rassurée par les promesses de taux de rentabilité locative très élevé, entre 6 et 10% par an, Aimée décide de se lancer. Son voyage vers la Thaïlande est programmé. Elle s’y rend pour quatre jours. Nous sommes en 2018 et elle met à profit ce voyage express pour signer son contrat dans ce pays d’Asie du sud-est et ouvrir un compte bancaire sur place. « J’ai fait là-bas la rencontre de Kurt Svendheim », sourit Aimée.« J’ai pourtant été très prudente » A ce moment-là elle ne connaît pas ce personnage. Kurt Svendheim est un homme d’affaires d’origine norvégienne qui a lancé le projet New Nordic en Thaïlande, un programme immobilier très ambitieux qui consiste à construire des complexes hôteliers à tour de bras et ce grâce aux fonds d’investisseurs privés démarchés aux quatre coins de la planète. A gauche, la promesse d'une belle rentabilité immobilière sur catalogue, à droite la réalité d'un chantier à l'arrêt mi-avril 2021 Le groupe New Nordic offrait plusieurs formules aux investisseurs. Aimée a pour sa part choisi d’investir dans un appartement inclus dans un projet de résidence. Le tout sur une période de trois ans avec du cash back à hauteur de 10% plus la garantie de rachat du bien à la fin des trois ans. « J’ai pourtant été très prudente », livre-t-elle. « J’ai pris le programme le plus court dans la durée, car certains contrats pouvaient vous engager sur 10 ou 15 ans. Je n’ose d’ailleurs imaginer l’angoisse des personnes qui sont dans ce cas de figure », affirme-t-elle aujourd’hui à la lumière d’une série d’évènements très défavorables pour les milliers d'investisseurs comme elle. Son apport d’argent devait servir à faire sortir de terre le programme « VIP developer » sur l’île de Koh Samui et qui n'est pas concerné par la réhabilitation. La construction prévoyait l’édification d’une superbe résidence sur quatre étages avec piscine. « On a clairement servi de banque », résume Aimée « puisqu’il faut savoir qu’en Thaïlande, les taux d’emprunt sont très haut, de l’ordre de 14% ». D’où le montage financier participatif proposé par le New Nordic Group. Voilà comment la société Thaï Property a démarché les clients réunionnais il y a trois ans, pour le compte du groupe New Nordic : Le mécanisme fonctionne à merveille jusqu’en début d’année 2020. « Je touchais le cash back comme convenu jusque-là puis, tout d’un coup, en avril 2020, le cash back est passé de 10 à 3% », détaille celle qui a injecté 96.000 euros d’économies dans cette apparente bonne affaire. Un mois plus tard, en mai 2020, le cash back cesse complètement d’être viré sur le compte d'Aimée. Le début d’une terrible angoisse pour elle. La crise planétaire du Covid explique-t-elle à elle seule cette défaillance ou alors a-t-elle justement précipité la mise au jour d'un système pyramidale de type Ponzi comme certains investisseurs le craignent. Sans plus de certitude depuis un an, les milliers d'investisseurs doivent se contenter des messages du groupe.. Sans doute d'autres investisseurs concernés à La Réunion« On n’a pas vraiment de nouvelles de New Nordic. Ils écrivent parfois une news par mois sur leurs réseaux sociaux disant qu’ils sont ‘dans une situation difficile et que nous mettons tout en oeuvre’. Bref, c’est toujours vague », s’inquiète, crispée, Aimée. Il y a en effet plus rassurant lorsqu'on a mis 96.000 euros dans une affaire.« Personnellement mon contrat avec eux s’achevait le 31 mars 2021. J’arrivais donc au terme de mes 3 ans. Je continue de leur poser la question de quand je pourrais être remboursée mais personne ne peut me répondre ». A La Réunion, l'agence immobilière qui a relayé les démonstrations promotionnelles d'un représentant de Thaï Property n'a pas donné suite à notre demande. Nous aurions aimé savoir combien de Réunionnais avaient ouvert leur portefeuille pour cet investissement en Asie. En plus des 96.000 euros investis en 2018, le groupe doit à Aimée 10.000 euros de cash back, soit 106.000 euros en tout. Une rentabilité alléchante sur un temps très court (3 années), ce qui offre une équation (trop ?) attractive qui aurait pu mettre la puce à l’oreille des investisseurs mais elle est loin d'être la seule concernée. Le 17 avril, les investisseurs français du groupe New Nordic ont réuni leur toute première assemblée constitutive de leur association. « Cette première AG s’est déroulée par Internet parce qu’on est aux quatre coins du monde. Ça touche des français vivant en métropole, dans les DOM et dans 13 autres pays dans le monde ainsi que des ressortissants de 12 autres pays. A priori on serait plus de 2500 personnes victimes françaises », recense Chantal, une autre potentielle victime du programme immobilier. Elle vit quant à elle en métropole d’où la riposte s'organise. Le profil de l'investisseur : un petit épargnant qui projette d'arrondir sa retraite« Aujourd’hui, plus de 170 familles sont venues vers l’association ADDVNN », établit son président, Macaire Dejardin. Sans compter qu'avec la médiatisation aidant, ce chiffre devrait encore gonfler. A terme, l’idée de l'association est d’entamer une action de groupe. Un sacré périple en perspective au regard des distances, des coûts d'un cabinet d'avocats international et des lois spécifiques à ce pays d'Asie. Thaï Property qui vante son expérience en matière de placements immobiliers, voici le genre de mails reçus par de futurs investisseurs réunionnais Rien qu’avec ces plus de 170 victimes françaises (pour plus de 300 dossiers) qui se sont fait connaître à ce jour, les sommes investies montent à plus de 34 millions d’euros (soit près de 1,3 milliard de bahts), "et ces chiffres augmentent chaque jour malheureusement", indique le président de l'association qui vient tout juste de découvrir qu'un Français a investi dans un programme New Nordic situé en Afrique cette fois... L'association n'est donc pas au bout de ses surprises. D’après les estimations, les créances du groupe New Nordic représenteraient 600 millions de dollars à l'échelle des milliers d'investisseurs éparpillés aux quatre coins du monde. Des investisseurs provenant de quatorze pays sont à ce jour connus. Tous se posent la question de savoir s'ils ont été victimes d'une escroquerie respectant le désormais célèbre système de Ponzi, un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les bénéfices des clients les plus anciens par les fonds amenés par les nouveaux entrants.« Notre premier but c’est de nous unir, c’est de faire parler de cette affaire car certains ne sont au courant que depuis ce mois de mars mais il y en a qui bossent dessus depuis 10 mois, qui sont déjà au courant, qui se sont pris des portes, qui ont écrit à l’ambassade de France en Thaïlande où on leur a dit qu’ils ne sont pas concernés, d’autres ont écrit à l’ambassade de Thaïlande en France, même réponse. Pareil pour le Médiateur de la République. Les dépôts de plainte en gendarmerie n’aboutissent pas car on nous dit que le poisson est trop gros et qu’il faut prendre un avocat. Beaucoup de personnes n’ont plus de réserve pour manger aujourd’hui parce qu’elles ont tout mis dans cet investissement qui devait rapporter et leur permettre d’avoir une retraite. Certains ont monté des dossiers de prêt à la consommation pour acheter ces biens de manière à avoir une retraite un peu plus paisible avec la promesse de passer 6 mois en Thaïlande dans le bien financé. Ces gens-là sont complètement sous l’eau », illustre Chantal. Aujourd’hui, les centaines d'investisseurs du programme immobilier New Nordic sont à la recherche du pdg. « Il a disparu. On ne sait pas où il est. Certains disent l’avoir vu à Dubaï, au Panama, en Russie, au Pakistan, bref… », souffle Chantal. Les investisseurs peuvent nourrir encore beaucoup de crainte car son passé ne plaide pas en sa faveur. Kurt Svendheim a ruiné des milliers de ses compatriotes norvégiens en vendant, selon un procédé d'investissement participatif dans les années 2000, des programmes hôteliers en Bulgarie et au Brésil avant de faire faillite. Macaire Dejardin tient à préciser un dernier point "très important" en réponse au projet de "restructuration" du groupe : « avant de quitter la Thaïlande, Monsieur Kurt Svendheim s'est 'auto accordé' un prêt de 4 Milliards de Baths. Si ces sommes revenaient dans les caisses de New Nordic, la construction des projets pourrait être menée à bien ». Un programme immobilier vendu sur une zone inconstructible Pour l’heure, les programmes dans lesquels les investisseurs ont placé leur argent en Thaïlande sont à l’état végétatif. « Il y a par exemple un programme qui a été vendu dans la ville de Petchaburi qui se situe entre Bangkok et Phuket. Ce programme a été stoppé net car ils ont découvert qu’il était situé sur une zone inconstructible. On a payé cash sur des zones inconstructibles… ! », n’en revient toujours pas Chantal. Ce n’est qu’il y a deux mois qu’elle a découvert qu’elle risquait de ne plus revoir la couleur de son investissement. Un mince espoir réside dans la tenue prochaine d’une audience devant une juridiction thaïlandaise. Ce 31 mai, c’est devant la Cour centrale des faillites à Bangkok que la New Nordic Development Company devra présenter des garanties sur sa capacité de solvabilité. Une étape qui fait suite à la demande de "restructuration" validée le 28 janvier dernier au cours de laquelle le groupe reconnaissait son impossibilité à honorer ses dettes. Fin mai, des milliers de créanciers auront alors une idée plus précise quant à l’espoir de retrouver un jour leur mise de départ. ———L'association française ADDVNN (association de Défense des Droits des Victimes de New Nordic) : Le site Justice pour NewNordicGroupLa page Facebook [email protected] [email protected] [email protected]Une correspondante de l'association à La Réunion : Première victime qui s'est fait connaître à l'île de La Réunion, Aimée a été nommée correspondante locale de l’association ADDVNN. Toute personne résidant à l’île de La Réunion et qui aurait été victime du groupe New Nordic peut se rapprocher de l’association via cette boîte mail : [email protected] https://www.zinfos974.com/Immobilier-New-Nordic-Une-Reunionnaise-sans-nouvelles-des-100-000-euros-investis-en-Thailande_a169181.html Citer Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...