Le Modérateur

Prayuth lance la campagne électorale par un meeting géant au Queen Sirikit Center

1 message dans ce sujet

Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan Ocha a certifié lundi son adhésion au parti Ruam Thai Sang Chart (Parti de la nation thaïlandaise unie) dans le but de se représenter aux prochaines élections générales, malgré une décision de justice limitant son mandat à deux ans maximum.

Le parti a tenu un rassemblement dans la capitale thaïlandaise, Bangkok, lundi pour annoncer Prayuth comme son candidat au poste de premier ministre lors des prochaines élections, prévues début mai.

Avec son affiliation à une nouvelle formation, Prayuth rompt donc définitivement ses liens avec le parti Pralang Pracharath, créé par les militaires du pays et grâce auquel il a obtenu son ascension à la tête du gouvernement en mars 2019.

Prayuth avait déjà annoncé fin décembre qu'il rejoindrait les rangs de Ruam Thai Sang dans le but de rester au pouvoir et résoudre les problèmes auxquels est confrontée la nation asiatique.

Dans sa présentation de lundi, Prayuth a préconisé de "poursuivre" sur la voie tracée pendant ses presque quatre années de mandat pour continuer à améliorer les infrastructures et les technologies, tout en assurant l'égalité des chances, selon Bloomberg. Les observateurs considèrent que Prayut n'a pas réellement de programme et ne propose rien.

Cependant, le premier ministre doit faire face à un mécontentement généralisé d'une grande partie de la population, qui ne voit pas d'un bon œil son maintien au poste de premier ministre, surtout au vu de la situation économique de la Thaïlande, un pays qui souffre particulièrement des effets négatifs de la pandémie de coronavirus. Son autoritarisme tout militaire déplaît aussi grandement à la partie libérale de la population.

Le mandat de Prayuth serait limité à deux ans après l'élection, après que la Cour constitutionnelle thaïlandaise a jugé qu'il était Premier ministre depuis 2017, date d'entrée en vigueur de la Constitution actuelle - qui interdit d'occuper un poste pendant plus de huit ans. En fait il est au pouvoir depuis qu'il a fomenté un coup d'état en 2014. Il n'a jamais été inquiété par la justice pour ce putsch.

Des personnalités bien connues étaient présentes hier comme l'ancien gouverneur de Bangkok Aswin Kwanmuang, le ministre des Affaires étrangères Don Pramudwinai, le député démocrate Rangsima Rodrasamee et l'ancien ministre du Travail Suchart Chomklin, qui a démissionné du parti Palang Pracharath.

Prayut est arrivé au centre des congrès dans sa voiture privée, sans son équipe de sécurité habituelle, vers 17h24 où il a demandé son adhésion au parti et a payé la cotisation à vie de 2 000 bahts.

Quand il est arrivé, Prayut a semblé calme, mais n'a pas parlé à l'armée de journalistes, car ses partisans ont crié à plusieurs reprises "Lung Tu Soo-soo" (un encouragement à Oncle Tou)

Lors de son allocution, le Premier ministre a déclaré que, bien qu'il soit devenu membre du parti, il ne pouvait pas effacer complètement son image de soldat, ajoutant qu'il essaiera de la gommer.

Le ministre des Affaires étrangères Don, un homme influent en Thaïlande, a déclaré qu'il était venu offrir un soutien moral, ajoutant qu'il n'était pas encore intéressé à rejoindre le parti.

La question est de savoir si les deux partis pro-armées Palang P et celui-ci RTS vont se partager la frange la plus réactionnaire des Thaïlandais ou si, au contraire, ils vont ratisser plus large. On sait déjà que le mouvement très à droite de Suthep Thaugsuban qui avait manifesté contre le gouvernement élu en 2013 et 2014 pour appeler (avec succès) le coup d'état a rejoint le RTS.

Les observateurs considèrent que maintenant tout est en place pour la campagne électorale de Prayut et qu'il a tout intérêt à dissoudre l'assemblée au plus tôt. Le RTS a débauché suffisamment de députés pour espérer atteindre la barre des 25 élus minimum pour présenter un candidat au poste de premier ministre.

En effet, le RTS sait qu'il ne gagnera pas les élections et même qu'il pourrait être marginalisé ce qui n'est pas un handicap. Avec la constitution non-démocratique du pays, un parti qui obtient 25 députés sur 500 peut gouverner avec l'apport des sénateurs nommés par la junte et par le jeu des alliances.

18308787-2C2E-42DF-A4E3-B82D7A6B1F76.thumb.png.b6c29fac15505e39d07bf49d740fd240.png

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites



BANGKOK 22 mars 2023 20:07
Sponsors